L’ATELIER DU MONDE
Le voyage commence dans un ciel de planètes entrelacées, sur une poitrine étoilée du lait de la vie. Le corps tel un tableau accueille les motifs dont l’interpretation échappe à l’oeil non initié. Parures ou livres ouverts, l’écriture se fait traits, points, pleins et déliés du bout des doigts. L’effacement est induit dans le cours de l’Evolution et l’on ne peut que l’accepter avec toutefois la possibilité parfois de fixer l’existant avant la disparition totale de ce qui fut.
C’est à cette tâche que s’est attelé le photographe Hans Silvester avec la complicité des peuples de la tribu Souri de la vallée de l’Omo ( sud de l’Éthiopie) conscients intuitivement d’être les derniers témoins d’un univers en symbiose avec les éléments naturels. Nous sommes là à l’origine de l’usage du savoir écrire et du savoir dessiner...
Plus que l’art de peindre, nous devrions peut être voir dans ce qui nous est donné à voir le sens du sacré qui s’incarne dans une gestuelle instinctive en écho à l’invisible.
Musée à ciel ouvert, les dé-corps se fondent en osmose avec l’environnement aux teintes de terres sourdes réveillées en contraste par le blanc du calcaire et le noir de charbon. Ici, tout est forme et vide d’un tracé qui se fond à l’essentiel dans le cadre idyllique d’une écologie poétique ...